La famille Stroganov
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La famille Stroganov
La Famille Stroganov, la Dynastie de la rancoeur
Origines:
La Famille Stroganov trouve ses origines au royaume désormais déchu de Lordaeron, sans pouvoir, ni or, il y a de cela un siècle ils n'étaient que des membres du tiers état, mais ambitieux ils ont gravis l’échelon social grâce à l'aide d'une famille noble, la famille Rakanov. Les Rakanov, puissants et tout autant ambitieux, firent crédit aux Stroganov, leur permettant d'adopter le statut de bourgeois, de posséder biens et terres, et connaître un revenu plus que le bienvenue. Au fil des génération, l'influence de la première famille grandissait tandis que la seconde s'impatientait quant au retour de son or, intérêts compris, ce qui installa des tensions qui finirent en plusieurs éclatants conflits ces dernières années.
La famille Stroganov sont connus pour leur motivation, leur détermination, et deux soifs inextangibles : Le sang, et la vengeance. La Vengeance par le sang est d'ailleurs souvent l'option favorisée. Amateur de la violence pour la violence et par la violence, leur sens de la justice passe également par ce principe archaïque et barbare, mais jamais égalé.
Armoiries :
Liste des membres principaux de la famille, et portraits:
Sergeï Stroganov(-70, -13):
Un homme avec un caractère bien trempé, son charisme n'avait d'égal que sa force de persuasion. Ses méthodes dictatoriales lui auront valu le surnom de "Sergeï le Tyran", ou encore "Le molosse Stroganov", relativement hargneux et peu patient, il était la crainte de beaucoup.
Figure emblématique de la famille, il est celui qui a permis l'envol financier de sa famille en demandant un prêt à l'influente Famille Rakanov, avec qui il fera donc affaire durant de nombreuses décennies.
Liara Ironheart(-68, -13):
Femme dotée d'une force de cœur à toute épreuve et est une mère exemplaire avec ses trois fils. Elle est la seule femme à avoir réussi à dompter le patriarche Tyrannique, et Lumière sait que ce n'est pas sans mal.
Epouse d'Alexeï, issue d'une famille de forgerons ayant de nombreux contrats avec les Rakanov.
Valeïrian Stroganov(-49, ??, 33):
Fils aîné de Sergeï, pragmatique, avatar de la force brute, il est le symbole même de cette famille.
Né travailleur à la ferme, une fois adulte, il vécut comme chasseur de dragon dont il tira ce qui sera l'emblème de la famille : Le drake noire, symbole que se doit de porter tous les Stroganov une fois adulte, et la vengeance que tous les Stroganov ont dans leurs veines. Il a été participant à la première guerre, puis porté disparu par la suite pour réapparaître comme un commandant du fléau lors de la troisième. Décédé définitivement dans les landes sinistres aux abords des ruines d'une grande ville de Lordaeron, en l'an 33.
Tymon Stroganov(-48, -10):
Second fils de Sergeï, déchéance de toute la dynastie, fou dès la naissance, il se dirigea vite vers tous les crimes possibles et imaginables, coupable de vols, de viols, de meurtres en série pour son bon plaisir, et de profanation sur divers cadavres.
Ses talents martiaux étaient inégalés grâce ou à cause de sa soif de sang, berserker jusqu'à l'extrème, il meurt d'une lance en plein cœur après un combat acharné contre le guet de la cité de Stratholme.
Grégory Stroganov(-46, 20):
Cadet de la fratrie, il héritera des affaires de la famille qu'il gérera d'une main de maître. Il permet rapidement à l’entreprise familiale de prendre du volume, d'obtenir davantage de terres, d'employés et de levier sur les concurrents. Il n'était pas reconnu pour son courage ou sa force, mais pour le sens des affaires affûtés dont il était doté.
Marishka (-38, 20):
Femme de Valeïrian, issue d'une famille sans nom. Elle était d'une douceur incroyable, qualité que son mari appréciera jusqu'au bout. Elle n'apporta rien de plus à la famille, si ce n'est un enfant.
Alexeï Stroganov(-22, ... ):
Fils unique de Valeïrian, héritier légitime de par ce fait de l'affaire familial qu'il gérera avec sa femme Ouliava.
Né dans le confort d'une famille alors devenue aisée, il se berça dans les petits plaisirs de la vie à outrance, les jeux, l'alcool, les filles de petites vertus, tout y passait. Il est le père de nombreux bâtard, et de deux enfants officiels.
Malgré ses nombreux vices, il reste un combattant et un chasseur exceptionnel qui offrit généreusement ses services lors des trois guerres.
Lya Stroganov(-3, ???):
[En cours]
Vladimir Stroganov(-2, ...):
Né comme garçon de ferme, fils d'Ouliava et Alexeï, instruit et travailleur, il fait la fierté de ses parents malgré une éducation plus que vigoureuse où la poêle, la fourche, et le fusil font la loi.
Alors qu'il est marié, et père de deux enfants, la peste ravage les terres de Lordaeron, il endure les rumeurs et la peur des hommes qui s'en vont pour ne jamais revenir.
Lors de l'épuration de la cité de Stratholme, il s'infiltre dans la ville, devenant ainsi témoin et acteur de ce carnage innommable.
A son retour, il retrouve sa femme et ses deux enfants dans un campement de réfugiés, hélas il est trop tard, sa propre famille à l'état de goules tente de le dévorer, dans la confusion, il en finit avec les enveloppes charnels des personnes tant-aimées avant de errer sans but, recruté dans ce qui devint alors la Croisade Ecarlate, en tant que tortionnaire. Alimenté par la vengeance, il fait une recrue de choix pour ce groupe, mais ça ne durera pas, pris d'un élan de lucidité ou de folie, il fuit et déserte.
Dans son errance, il finit dans la forêt des pins argentés, rejoignant les worgens sauvages de ces contrés, jusqu'à être libérer du joug de la fureur et de la sauvagerie par les elfes, en gilnéas.
Ramené alors à la capitale de la Grande Alliance, il s'est perdu dans les combines d'un frère adoptif joueur, drogué, et noyé dans le banditisme de la cité. Il rencontre également ce qui deviendra sa seconde femme, et mère d'un fils, malheureusement, victime d'un sortilège, ces deux-ci meurent devant les yeux de Vladimir qui tombent dans une cruelle dépression. Lorsqu'il vint une fois se recueillir auprès de la tombe de sa dernière bien-aimée, Smerdiakov Rakanov, rival depuis Lordaeron, l'incite à un combat, Vladimir est laissé pour mort après qu'une balle ai ricoché sur son front. Lorsqu'il revint à lui, après plusieurs semaines, entretenu par les moines de l’abbaye de Comté-du-Nord, il reprit les affaires que son frère lui offrait, pris dans une machine qui n'avait pour effet que de le détruire lentement. C'est après un bannissement d'une année pour l'attaquer sur un convoi militaire qu'il se met à réfléchir à la tournure que prend sa vie. Il loua un logis à Forgefer jusqu'à ce que son « frère » lui proposa une dernière offre, de le rejoindre dans un ordre de mercenaire dont l'objectif premier est la Rédemption. Pour sortir de cette vie de cité qui ne lui avait fait que du mal, il accepta.
Pendant plus d'une année, il combattu sur les différents fronts avec cette compagnie, la Rétribution, les Tarides jusqu'à la chute de Théramore, une campagne au Norfendre, en Pandarie, ou même au-delà du portail des ténèbres.
Lors d'une permission, il rencontra un paladin de l'aube d'argent qui changea alors sa perception de la vie, retrouvant foi en la philosophie de la Lumière, il accepte une confession qui amènera jusqu'à un adoubement en règle, à partir de cela, il fini Chevalier-Inquisiteur de la Division Adamant, groupe para-militaire sur le front des Tarides.
Yorick Stroganov(-2, 32):
L'un des nombreux bâtard d'Alexeï, il devint rapidement l'héritier d'une entreprise de vente d'armement connue sous le nom de la Oulianov Industrie, qui devient ensuite la Fédération Triomphe, dans l'année suivant son décès mystérieux. Il fût néanmoins un enchanteur d'arme de talent, ainsi qu'un excellent homme d'affaire.
Lauser Claad(10, ... ):
Fils de Jorge Claad et Lya Stroganov.(En cours)
Eddard Stroganov(16, ...):
Fils bâtard de Vladimir qui est bien parti pour suivre les traces de son père, et de son grand-père, jeune homme dynamique avec des prédispositions pour la violence et les plaisirs charnels.
Apprenti berserker, dragueur émérite, et joie incarnée.
Frise chronologique:
-29 : Première rencontre entre Veleïrian et le drake noir Serre-braise
-28 : Seconde rencontre entre Valeïrian et le drake noir Serre-braise
-27 : Troisième et dernière rencontre, Veleïrian pourchasse le drake et l'abat en combat singulier dans sa tanière. Naissance de l'esprit de vengeance Stroganov et de leur symbole.
-10 : Mort de Tymon après un massacre impossible à décrire, seule la lame d'un garde réussit à l'arrêter dans sa folie. Naissance de la folie Sanguinaire Stroganov, dernier signe typique de la famille.
0: Alexeï et Ouliava dirige les Terres accumulées par leurs ancêtres, devenant ainsi de riches propriétaires. Titre de bourgeois acquis. Valeïrian rejoint l'armée de l'Alliance de Lordaeron.
6: Valeïrian repousse les orcs jusqu'au portail, puis disparaît. Il est alors présumé mort.
20:Purification de Stratholme sous les yeux de Vladimir, perte de sa première femme et de ses deux enfants, intégration dans la Croisade Écarlate.
28 : Désertion, errance au travers les terres de Lordaeron, porté disparu et considéré comme mort.
30 : Vladimir, retrouvé en Gilnéas sous la forme d'un sujet de Goldrinn, administration du sérum d'Aranas et rituel elfique. Il est renvoyé vers la capitale d'Hurlevent avec la majorité des gilnéens survivant.
31:La famille Rakanov refait surface et fait abattre Ouliava par Ivan, chien de guerre des Rakanov. Smerdiakov affronte en duel singulier Vladimir dans un cimetière alors que ce dernier se recueillait auprès de sa seconde épouse et son dernier enfant, tous deux morts une semaine auparavant, une balle ricoche contre le front de Vladimir, il est alors laissé pour mort. Retour de Vladimir après un séjour à l'abbaie du comté du Nord. Bannissement de Vladimir après l'attaque d'un convois militaire, il vit alors à Forgefer durant quelques mois avant de rejoindre la Rétribution, un ordre mercenaire dirigé par son frère par adoption Assast Aldwyn.
33 : Le dernier héritier démissionne de la Rétribution puis devient Inquisiteur pour l'armée d'Hurlevent dans la Division Adamant, participant à sa création.
Valeïrian, réapparaît, retrouvé en Lordaeron en tant que cavalier d'Acherus, et fini exécuté quelques mois plus tard. Néanmoins, malgré cette perte parfaitement justifiée et nécessaire, son héritage culturel propre à la famille Stroganov est immense, et restera gravée pour l'éternité.
Dernière édition par Athéron Slekhter le Jeu 17 Oct - 12:10, édité 8 fois
Re: La famille Stroganov
Nouvelles retraçant trois des scènes les plus importante de la vie de Valeïrian Stroganov premier du nom.
Un dragon, j'ai vu un dragon !
Une fraîche matinée de printemps, la rosée luisait sur les cultures dorées d'un vaste champ.
Ce vaste champ appartenait à un homme d'une famille nouvellement Bourgeoise, la famille Stroganov, Ô ce n'était pas une famille avec une histoire très développée ni même connue, elle était quelconque pour ne pas dire sur « banale ». Les terres de cette famille était vaste, ils cultivaient bon nombre ce céréale ainsi que des pommes de terre, au centre de la propriété se tenait une ferme toute de bois de sapin faîte, elle apportait son lot de sobriété au milieu de cette mosaïque de couleur vive qu'offrait les champs vu du ciel. La bâtisse était grande, dotée de trois chambres, une immense salle de vie, une table de cèdre massif trônait au centre de la pièce entourée de huit chaise, un feu dansant dans l'âtre de la cheminée, réchauffant les restes du repas de la veille qui bouillonnent dans une marmite de fonte. La bonne odeur de la venaison en sauce et des pommes de terre envahissaient les airs, serpentant entre les employés de la propriété pour leur chatouiller les narines et motiver quelques-uns, ou rappeler la place des autres.
Abattant d'un geste mécanique une lourde hache d'un pauvre acier et au tranchant douteux,
l’aînée d'une fratrie de trois compères s'affairait à couper des bûches en prévision des jours futurs. Jeune adulte, il était un géant parmi les hommes, de plus il était doté d'une carrure qui imposait le respect, surtout auprès de ses employés qui ne bronchaient guère face à ce colosse. Son visage encore jeune portait déjà une fine barbe qui le vieillissait de quelques années, et lui donner un aspect sérieux en toute circonstance, aussi commode qu'un yéti. Vêtu d'une chemise à carreaux rouges, de braies rapiécés et retroussé dans ses bottes de cuir vieilli qui remontaient jusqu'à mi-tibias. Il enchaîna les bûches fendues durant toute l'heure précédent le déjeuner, s'abreuvant grossièrement avec une cruche d'eau laissée contre l'appui de fenêtre de la ferme, l'eau ruisselait dans sa barbe naissante et tâchait de quelques ombres la chemise de l'homme.
Soudain, une brise chaude fit plier tous les épis de blé du champ en bordure de la bâtisse, rapidement une odeur cendrée s'en suivait, c'est avec étonnement, méfiance et curiosité que le bûcheron releva le cap au centre de son visage, reniflant ce murmure annonciateur de malheur. C'est la hache en main qu'il accouru au lieu du problème, une serre dévorée par les enfers dans un brasier digne de ceux réservés aux hérétiques et aux sorciers. Un juron prononcé, puis il appela de sa voix tonitruante les salariés présent, le soleil au zénith, comme si l'astre diurne lui-même participait à cet odieux « accident » pyrotechnique. Bien avant l'arrivée de quelconque renfort, le ciel s'assombrit soudainement, un ciel d'encre, l'atmosphère se réchauffa dangereusement, cette situation peu naturelle s'attaquait aux nerfs de l'héritier qui tenait fermement son outil de travail avec ses deux mains, une veine battante apparaissait le long de son front et sur sa tempe, son sang bouillonnait, de peur ou d'excitation, difficile à dire, certainement les deux.
Quand un silence prit place, même le bois ne crépitait plus sous l'assaut des flammes qui le dévorait avec appétit, une ombre traversa le champ dans une bourrasque caniculaire, sous la force du vent le jeune homme plie le genou et protège son visage avec son bras de la volée de poussière, de terre et de débris qui s'en suit. Deux lucioles rougeoyantes au centre d'une ombre, c'est tout ce qu'il était possible de voir, toute la propriété était plongée dans les ténèbres. C'est en puisant dans son courage et sa force que le jeune homme chargea cette masse inconnue, s'approchant vivement des deux rubis qui l'observent avec amusement, et d'un claquement de ce qui semble alors être des ailes, le fermier est repoussé en arrière, son corps retombe aussi lourdement qu'il est fort sur le sol, son crâne heurte avec mécontentement une barrière qui le laissera inconscient et avec pour dernière image en tête, deux rubis flamboyant, animés par une entité malfaisante, fixés sur une silhouette noire comme l'abysse.
La balafre cramoisie
Sur un chemin boueux qui mène à un petit village marchand, un voyageur s'avance, dans un grand manteau de fourrure pour se protéger d'un vent glacial qui n'hésite pas à s'infiltrer dans la moindre faille de l'habit pour mordre la chair de l'homme. Les flocons de neige volent et tourbillonnent autour du voyageur, se logeant dans ses cheveux, dans sa barbe pour mieux y fondre, dans ses yeux pour lui tirer une larme à lui qui se le refuse, sur ses oreilles et ses joues, pour le faire rougir, lui qui se l'interdit.
Vous l'aurez compris, nous suivons de retour notre bûcheron, cette fois-ci traversant les terres gelées de Lordaeron lors d'un hiver rude et sans aucune pitié. Ce n'est qu'après plusieurs heures de marche épuisantes que le village devient visible au centre de cette brume hurlante, néanmoins, il n'éprouva aucun sentiment à enfin s'y rendre, peut-être une fort vague satisfaction d'être arriver et de ne pas perdre davantage son temps, ce tempérament pragmatique usait sa santé, mais ça ne le touchait pas plus que cela. Au gré du vent, il entra dans ce village désert, à peine deux gardes en train de mourir de froid dans leurs armures, « tombeau de glace » pensait notre homme, et ce n'est pas nous qui allons dire le contraire. Outre ces deux soldats, un clochard au pied de ce qui semblait être une épicerie, recouvert d'un fin voile cristallin, toute chaleur l'a quitté depuis longtemps et personne ne s'en intéressait, pourquoi s'en soucier en même temps ?
Alors qu'il s'apprêtait à entrer dans l'une des échoppes gardées par l'un des soldats, ledit soldat porta sa main à son glaive en relevant la tête vers les cieux, la peur elle-même se figeant sur son visage découpé par la forme de son heaume qui ne laissant voir que ses yeux, son nez et sa bouche.
Le bûcheron était atteint d'un doute, il savait être capable d'être la cause de l'effroi d'un bon nombre d'homme, mais jamais il n'aurait crû faire tant d'effet, surtout à un garde sensé représenter l'autorité de la Couronne. Et pour cause, le soldat hurla d'une voix tremblante mais qui venait du fond de son âme « UN DRAGON ».
Vite, il compris que ces yeux dilatés par la peur n'étaient pas pour lui, soudain l'air semblait s'être déchirer dans une violente fracture sonore, et une chaleureuse lumière entoura l'échoppe et les deux hommes à l'entrée, à peine eut-il le temps de se retourner que l'enfer lui offrit un ardent baiser qui laissa sa marque indélébile sur toute la partie gauche de son visage, la surface de son œil éclata tant le souffle fût violent. Le réflexe des deux représentants masculins fût de se jeter tête la première dans la neige pour apaiser leurs maux, l'homme en armure endura la pire des douleurs, rongé par un feu impossible à rassasier, l'armure sensée le protéger et qui autrefois l'accabler du froid de la tombe, le cuisit comme une vulgaire viande dans une marmite, il relâcha son dernier soupir bien rapidement. Le visage marqué par le langoureux baiser des flammes, le bûcheron hurlait, la main portée à son œil bouilli. Son œil alors unique, descellait dans les ruines calcinées du village la forme affrontée une année auparavant qui s'approchait, les deux grenats taillés et enchâssés dans une monture recouverte d'écailles noires comme la nuit, ce regard iridescent le paralysant au sol, tant car il ravivait la douleur qui l'accablait que parce-qu'il avait peur d'une telle créature.
Une voix raisonnait dans les entrailles du démon, marmonnant dans une langue inconnue des hommes, une voix qui berça malgré lui le borgne jusqu'à un sommeil empli de cauchemars, hanté par la créature.
Ce n'est que quelques heures plus tard que son œil désormais unique réussit à s'ouvrir, sa vue encore trouble distinguait quelques épaisses formes sombres qui l'entouraient, la lumière de quelques chandelles lui brûlaient la rétine, le forçant à plisser les paupières en grommelant. Un bruit de fond mêlant cliquetis de verre, des chopes et des bocks qui s'entrechoquent, quelques rires et voix grasses, jusqu'à ce que l'une des silhouettes se pencha sur le survivant et s'adressa à lui d'une voix de fumeur invétéré : « Hey gamin, t'as fini d'roupiller ? ». Après un grognement significatif de Valeïrian qui peinait à garder l’œil ouvert, la silhouette qui s'éclaircissait néanmoins au long des secondes reprenait en hurlant : « Les gars ! Il est réveillé ! ».
Bien vite, un groupe de nain prit en charge le blessé, tous étaient équipés d'épaisses armures d'écailles ou de cuir, armés d'hallebarde, de lances, de javelot et de tromblons. C'est après une longue conversation que notre ami découvre que le démon qui semble jouer avec lui est un drake noir, du nom de Serre-braise, qui plus est, pourchassé par ce groupe de nain qui s'avère être des chasseurs de dragons. Une étincelle illumina le regard de Valeïrian en apprenant la nouvelle, malfaisante, elle brillait autant que les yeux de son Némésis, il se releva comme stimulé par une force surnaturelle et annonça avec une effrayante détermination « Je suis des vôtres . »
Feu le dragon
Enfoui dans une tempête glaciale, la meute de chasseur de dragon s'avançait sur une route sinueuse menant aux plus hauts plateaux des montagnes vierges d'Alterac, chaque pas était un exploit pour ces six nains et Valeïrian, mais ils étaient prêts à tout pour arriver au bout de leur périple.
Le vent sifflait contre la parois de la montagne, et serpentait entre les quelques chasseurs. La visibilité fût médiocre, à peine était-il possible de voir à trois pas devant soi, et grêlons qui accompagnaient la neige tombante forçaient le groupe à plisser les yeux et se protéger le visage du bras, grignotant avec gourmandise encore leur vision. Cette cécité les privait de leur sens principal, et la surdité le second, ils avançaient néanmoins, sourds et aveugles dans le blizzard.. Cela faisait des jour qu'ils affrontaient les éléments, et ce n'était pas vain, chaque pas les approchait un peu plus de leur « proie ».
La nuit tombait alors sur Alterac et nos hommes, le campement fût rapidement monté, quelques tentes de toiles rapiécées autour d'un feu de camp, ni plus ni moins, quand bien même sans le feu les nains auraient survécu, mais l'humain lui ne survivrait pas une nuit dans ce froid qui lui engourdissait les extrémités, qui ronge sa peau qui pèle, qui glace son sang et arrache quelques larmes à son œil sec. La lune était haute dans le ciel, illuminant les lieux de son sourire moqueur, sa présence se reflétait dans le manteau d'hermine de la montagne , ce qui marqua la fin de la tempête.
Le feu vital qui crépitait au centre du campement fini par s'éteindre soudainement, les bûches encore crépitantes fumaient noir, l'un des nains qui montait la garde leva son nez vers les cieux, sa main gantée s'empara de sa hallebarde, mais rien ne se passa, une longue attente commença.
La proie avait-elle échanger son poste avec le chasseur ? Les éléments se jouaient une fois de plus du groupe ? Toutes ces questions traversaient l'esprit sceptique du montagnard aux aguets.
Une brume engloba bien vite le campement, ainsi qu'un sifflement constant. Le veilleur de nuit chercha du regard la provenance d'un tel sifflement, qu'il trouva avec stupeur, en effet, à ses pieds, la neige fondait à une vitesse alors jamais vue, et une chaleur obscène remplaça le froid de la tombe.
Au moment où l'alerte fût donner, un éclair enflammé jaillit des cieux, masquant la lune, la silhouette était celle d'un dragon de bien cinquante pieds de long, et de bien le double d'envergure. Les flammes draconiques dévorèrent le campement et ses occupants en une fraction de seconde, les occupants courraient dans tous les sens en espérant que les flammes s'éteignent mais tous tombèrent sous l'étreinte pyrotechnique, sauf un, l'héritier Stroganov qui se fit passer pour mort en s’enfouissant dans une motte de neige, de là où il était, il n'entendait que les cris effroyables de ses compagnons qui mourraient dans d'atroces douleurs. Le diabolique drake resta un court moment pour admirer son œuvre, moment qui parut éternité pour l'homme enterré sous la neige. Mais une fois le drake en route pour sa tanière, il sorti de sous le manteau glacial pour découvrir les vestiges flamboyants du campement qui fût le sien, les corps calcinés de ses nouveaux compagnons auprès desquels il vint de réchauffer, et récupérer leurs armes. L'humanité de ce dernier semblait vacillante, il n'était plus animé pas celle-ci, mais par une unique soif de sang, une vengeance, dans les méandres de son esprit, toute les pratiques barbares, sacrificielles, de torture y passaient, imaginant le drake passer d'atelier de torture en atelier de torture pour l'éternité, un purgatoire enfermé dans crâne. A partir de ce moment, les vertus de la Lumière qu'on lui avait inculqué plus jeune avaient disparues, cette philosophie n'était plus la sienne, mais celle de l'équilibre, œil pour œil, dent pour dent, mort pour mort, sans oublier les intérêts. Comme si la vie était un banquier qui faisait crédit de diverses actions, moments, sentiments, jusqu'au jour du douloureux remboursement.
Il n'attendit pas une seconde de plus pour se mettre en route, longeant dans l'obscurité la route sinueuse, jusqu'au sommet, c'est au lever du jour qu'il découvra une gueule de monstre taillée dans la roche, la gorge descendant dans les entrailles de la montagne. C'est d'un pas assuré qu'il s'y engagea, hallebarde en main, son sang coulait des pores de sa peau qui n'avait que trop subis les attaques incessantes du givre, cette sensation pourtant douloureuse ne le génait guère, tous les maux qui accablaient son corps meurtris par le froid et la fatigue ne pouvaient pas l'arrêter dans son entreprise macabre, comme si ce n'était pas son corps qui faisait voyager son âme, mais que son âme faisait avancer son corps. . Les boyaux de cette grotte étaient larges, ovales, le plafond recouvert de stalagmites forgés par l'érosion, un torrent d'eau venant des glaciers longeait la parois de droite jusqu'au fond de la cavité, la marche dans cette grotte était pénible, et longue, trop longue, tant qu'il pensait qu'elle fût sans fin.
Un souffle régulier, et chaud résonnait dans l'abîme, remontant le long du corridor rocheux qu'a emprunté Valeïrian, plus prudent, il ralenti la cadence, à pas de loup il poursuivit sa traque jusqu'à arriver dans une immense salle plongée dans une brume vaporeuse émanant d'un millier de cadavres en putréfaction, cette salle était ronde, le plafond en forme de dôme menait vers l'extérieur par une cheminée, une faible lumière éclairait la bête assoupie au-dessus de son garde-manger.
L'animal enfin visible dans son ensemble, un reptile ailé recouvert d'une carapace plus noire que l'obsidienne, des serres acérés au bout de ses quatre pattes musclées, la voilure de ses ailes était arrachée et trouée par endroit, à s'en demander comment une telle masse pouvait s'envoler avec ce handicap.
De ses narines s'échappaient une fumée âcre à l'odeur de souffre, à peine respirée par le dernier survivant du campement que des vertiges l'assaillirent, il plaça sa main gantée devant sa bouche et son nez en guide de protection face à ce gaz nocif. Silencieusement, Valeïrian s'approcha de la créature roupillant, jusqu'à même l'escalader pour grimper sur son dos, Morphée gardait précieusement la bête dans ses bras durant l'ascension du mortel sur son dos.
Il suivi la colonne vertébrale de la créature, se plaçant en bas de sa nuque en observant attentivement ce monstre gigantesque, le regard de l'homme s'illumina d'une haine ardente alors qu'il leva son arme comme un exécuteur muni de sa hache, prêt à fendre l'air puis la nuque du condamné.
Le temps se suspendit, un homme prêt à abattre son arme tel le bourreau sur le dragon inconscient de la menace qui plane sur son être, au milieu d'une sombre grotte au fin fond de la montagne la plus haute de la chaîne alterane, et alors le temps reprit son cours, c'est sans annoncer les accusations que l'arme du bourreau perça la carapace du condamné pour se loger dans la colonne vertébrale. Un cri arraché, des flammes jaillirent de la gueule du dragon, mais seule sa gueule pouvait bouger, le reste de son corps, contre son gré, était figé, mort. Tyrannique fût le bourreau, son rire dément immergea la grande salle de ses échos funestes, il descendit d'un saut de la créature clouée au sol par son propre corps. Il tournait autour de la tête du dragon qui tentait vainement de cracher une dernière flamme, mais l'heure de régler les comptes avait sonné, c'est en annonçant chaque accusation que Valeïrian Stroganov se chargea des sanctions :
« Pour les flammes qui ont léchés ma ferme, mon visage, et mes compagnons. »
Et alors le bourreau arracha les dents du monstre une par une avec larme courbée, jusqu'à achever la manœuvre avec la langue fourchue du démon.
« Pour ton sadisme, et ta persévérance à semer morts et carnages dans ton sillage. »
Après avoir citer ces mots, il arracha chaque écaille de la gueule du drake, une par une, celui-ci alimenta de nombreux cris de douleur, condamné à souffrir sans pouvoir agir, prisonnier de son enveloppe charnelle.
« Pour tous ces regards que tu as posé sur nous pauvres mortels, et pour avoir condamner mon œil. »
Il n'en fallut pas davantage pour que le bourreau creva l'oeil droit de la bête dans un élan de rage, et arracher le second avec méthode, comme pour jauger quel manière offre le plus de douleur, toute information est bonne à prendre sans doute .Et dans ce sens, cette macabre séance s'en suivit toute la journée durant, au gré de la hargne du tortionnaire, au gré de cette passion naissance pour la torture, jusqu'à ce que le dernier soupir du dragon soit relâché. Enfin, l'héritier des Stroganov pouvait retrouver sa propriété, sa famille, un avenir sans drake, mais surtout, offrir un héritage qui n'a pas de valeur d'or, ni de terre, non, un héritage véritable, un héritage de sang.
«La vengeance est la seule vraie vertu de ce monde, nous récoltons ce que nous semons, nous recevons ce que nous donnons, nous payons ce que nous devons, et c'est à la volonté du temps de déterminer les intérêts. »
Un dragon, j'ai vu un dragon !
Une fraîche matinée de printemps, la rosée luisait sur les cultures dorées d'un vaste champ.
Ce vaste champ appartenait à un homme d'une famille nouvellement Bourgeoise, la famille Stroganov, Ô ce n'était pas une famille avec une histoire très développée ni même connue, elle était quelconque pour ne pas dire sur « banale ». Les terres de cette famille était vaste, ils cultivaient bon nombre ce céréale ainsi que des pommes de terre, au centre de la propriété se tenait une ferme toute de bois de sapin faîte, elle apportait son lot de sobriété au milieu de cette mosaïque de couleur vive qu'offrait les champs vu du ciel. La bâtisse était grande, dotée de trois chambres, une immense salle de vie, une table de cèdre massif trônait au centre de la pièce entourée de huit chaise, un feu dansant dans l'âtre de la cheminée, réchauffant les restes du repas de la veille qui bouillonnent dans une marmite de fonte. La bonne odeur de la venaison en sauce et des pommes de terre envahissaient les airs, serpentant entre les employés de la propriété pour leur chatouiller les narines et motiver quelques-uns, ou rappeler la place des autres.
Abattant d'un geste mécanique une lourde hache d'un pauvre acier et au tranchant douteux,
l’aînée d'une fratrie de trois compères s'affairait à couper des bûches en prévision des jours futurs. Jeune adulte, il était un géant parmi les hommes, de plus il était doté d'une carrure qui imposait le respect, surtout auprès de ses employés qui ne bronchaient guère face à ce colosse. Son visage encore jeune portait déjà une fine barbe qui le vieillissait de quelques années, et lui donner un aspect sérieux en toute circonstance, aussi commode qu'un yéti. Vêtu d'une chemise à carreaux rouges, de braies rapiécés et retroussé dans ses bottes de cuir vieilli qui remontaient jusqu'à mi-tibias. Il enchaîna les bûches fendues durant toute l'heure précédent le déjeuner, s'abreuvant grossièrement avec une cruche d'eau laissée contre l'appui de fenêtre de la ferme, l'eau ruisselait dans sa barbe naissante et tâchait de quelques ombres la chemise de l'homme.
Soudain, une brise chaude fit plier tous les épis de blé du champ en bordure de la bâtisse, rapidement une odeur cendrée s'en suivait, c'est avec étonnement, méfiance et curiosité que le bûcheron releva le cap au centre de son visage, reniflant ce murmure annonciateur de malheur. C'est la hache en main qu'il accouru au lieu du problème, une serre dévorée par les enfers dans un brasier digne de ceux réservés aux hérétiques et aux sorciers. Un juron prononcé, puis il appela de sa voix tonitruante les salariés présent, le soleil au zénith, comme si l'astre diurne lui-même participait à cet odieux « accident » pyrotechnique. Bien avant l'arrivée de quelconque renfort, le ciel s'assombrit soudainement, un ciel d'encre, l'atmosphère se réchauffa dangereusement, cette situation peu naturelle s'attaquait aux nerfs de l'héritier qui tenait fermement son outil de travail avec ses deux mains, une veine battante apparaissait le long de son front et sur sa tempe, son sang bouillonnait, de peur ou d'excitation, difficile à dire, certainement les deux.
Quand un silence prit place, même le bois ne crépitait plus sous l'assaut des flammes qui le dévorait avec appétit, une ombre traversa le champ dans une bourrasque caniculaire, sous la force du vent le jeune homme plie le genou et protège son visage avec son bras de la volée de poussière, de terre et de débris qui s'en suit. Deux lucioles rougeoyantes au centre d'une ombre, c'est tout ce qu'il était possible de voir, toute la propriété était plongée dans les ténèbres. C'est en puisant dans son courage et sa force que le jeune homme chargea cette masse inconnue, s'approchant vivement des deux rubis qui l'observent avec amusement, et d'un claquement de ce qui semble alors être des ailes, le fermier est repoussé en arrière, son corps retombe aussi lourdement qu'il est fort sur le sol, son crâne heurte avec mécontentement une barrière qui le laissera inconscient et avec pour dernière image en tête, deux rubis flamboyant, animés par une entité malfaisante, fixés sur une silhouette noire comme l'abysse.
La balafre cramoisie
Sur un chemin boueux qui mène à un petit village marchand, un voyageur s'avance, dans un grand manteau de fourrure pour se protéger d'un vent glacial qui n'hésite pas à s'infiltrer dans la moindre faille de l'habit pour mordre la chair de l'homme. Les flocons de neige volent et tourbillonnent autour du voyageur, se logeant dans ses cheveux, dans sa barbe pour mieux y fondre, dans ses yeux pour lui tirer une larme à lui qui se le refuse, sur ses oreilles et ses joues, pour le faire rougir, lui qui se l'interdit.
Vous l'aurez compris, nous suivons de retour notre bûcheron, cette fois-ci traversant les terres gelées de Lordaeron lors d'un hiver rude et sans aucune pitié. Ce n'est qu'après plusieurs heures de marche épuisantes que le village devient visible au centre de cette brume hurlante, néanmoins, il n'éprouva aucun sentiment à enfin s'y rendre, peut-être une fort vague satisfaction d'être arriver et de ne pas perdre davantage son temps, ce tempérament pragmatique usait sa santé, mais ça ne le touchait pas plus que cela. Au gré du vent, il entra dans ce village désert, à peine deux gardes en train de mourir de froid dans leurs armures, « tombeau de glace » pensait notre homme, et ce n'est pas nous qui allons dire le contraire. Outre ces deux soldats, un clochard au pied de ce qui semblait être une épicerie, recouvert d'un fin voile cristallin, toute chaleur l'a quitté depuis longtemps et personne ne s'en intéressait, pourquoi s'en soucier en même temps ?
Alors qu'il s'apprêtait à entrer dans l'une des échoppes gardées par l'un des soldats, ledit soldat porta sa main à son glaive en relevant la tête vers les cieux, la peur elle-même se figeant sur son visage découpé par la forme de son heaume qui ne laissant voir que ses yeux, son nez et sa bouche.
Le bûcheron était atteint d'un doute, il savait être capable d'être la cause de l'effroi d'un bon nombre d'homme, mais jamais il n'aurait crû faire tant d'effet, surtout à un garde sensé représenter l'autorité de la Couronne. Et pour cause, le soldat hurla d'une voix tremblante mais qui venait du fond de son âme « UN DRAGON ».
Vite, il compris que ces yeux dilatés par la peur n'étaient pas pour lui, soudain l'air semblait s'être déchirer dans une violente fracture sonore, et une chaleureuse lumière entoura l'échoppe et les deux hommes à l'entrée, à peine eut-il le temps de se retourner que l'enfer lui offrit un ardent baiser qui laissa sa marque indélébile sur toute la partie gauche de son visage, la surface de son œil éclata tant le souffle fût violent. Le réflexe des deux représentants masculins fût de se jeter tête la première dans la neige pour apaiser leurs maux, l'homme en armure endura la pire des douleurs, rongé par un feu impossible à rassasier, l'armure sensée le protéger et qui autrefois l'accabler du froid de la tombe, le cuisit comme une vulgaire viande dans une marmite, il relâcha son dernier soupir bien rapidement. Le visage marqué par le langoureux baiser des flammes, le bûcheron hurlait, la main portée à son œil bouilli. Son œil alors unique, descellait dans les ruines calcinées du village la forme affrontée une année auparavant qui s'approchait, les deux grenats taillés et enchâssés dans une monture recouverte d'écailles noires comme la nuit, ce regard iridescent le paralysant au sol, tant car il ravivait la douleur qui l'accablait que parce-qu'il avait peur d'une telle créature.
Une voix raisonnait dans les entrailles du démon, marmonnant dans une langue inconnue des hommes, une voix qui berça malgré lui le borgne jusqu'à un sommeil empli de cauchemars, hanté par la créature.
Ce n'est que quelques heures plus tard que son œil désormais unique réussit à s'ouvrir, sa vue encore trouble distinguait quelques épaisses formes sombres qui l'entouraient, la lumière de quelques chandelles lui brûlaient la rétine, le forçant à plisser les paupières en grommelant. Un bruit de fond mêlant cliquetis de verre, des chopes et des bocks qui s'entrechoquent, quelques rires et voix grasses, jusqu'à ce que l'une des silhouettes se pencha sur le survivant et s'adressa à lui d'une voix de fumeur invétéré : « Hey gamin, t'as fini d'roupiller ? ». Après un grognement significatif de Valeïrian qui peinait à garder l’œil ouvert, la silhouette qui s'éclaircissait néanmoins au long des secondes reprenait en hurlant : « Les gars ! Il est réveillé ! ».
Bien vite, un groupe de nain prit en charge le blessé, tous étaient équipés d'épaisses armures d'écailles ou de cuir, armés d'hallebarde, de lances, de javelot et de tromblons. C'est après une longue conversation que notre ami découvre que le démon qui semble jouer avec lui est un drake noir, du nom de Serre-braise, qui plus est, pourchassé par ce groupe de nain qui s'avère être des chasseurs de dragons. Une étincelle illumina le regard de Valeïrian en apprenant la nouvelle, malfaisante, elle brillait autant que les yeux de son Némésis, il se releva comme stimulé par une force surnaturelle et annonça avec une effrayante détermination « Je suis des vôtres . »
Feu le dragon
Enfoui dans une tempête glaciale, la meute de chasseur de dragon s'avançait sur une route sinueuse menant aux plus hauts plateaux des montagnes vierges d'Alterac, chaque pas était un exploit pour ces six nains et Valeïrian, mais ils étaient prêts à tout pour arriver au bout de leur périple.
Le vent sifflait contre la parois de la montagne, et serpentait entre les quelques chasseurs. La visibilité fût médiocre, à peine était-il possible de voir à trois pas devant soi, et grêlons qui accompagnaient la neige tombante forçaient le groupe à plisser les yeux et se protéger le visage du bras, grignotant avec gourmandise encore leur vision. Cette cécité les privait de leur sens principal, et la surdité le second, ils avançaient néanmoins, sourds et aveugles dans le blizzard.. Cela faisait des jour qu'ils affrontaient les éléments, et ce n'était pas vain, chaque pas les approchait un peu plus de leur « proie ».
La nuit tombait alors sur Alterac et nos hommes, le campement fût rapidement monté, quelques tentes de toiles rapiécées autour d'un feu de camp, ni plus ni moins, quand bien même sans le feu les nains auraient survécu, mais l'humain lui ne survivrait pas une nuit dans ce froid qui lui engourdissait les extrémités, qui ronge sa peau qui pèle, qui glace son sang et arrache quelques larmes à son œil sec. La lune était haute dans le ciel, illuminant les lieux de son sourire moqueur, sa présence se reflétait dans le manteau d'hermine de la montagne , ce qui marqua la fin de la tempête.
Le feu vital qui crépitait au centre du campement fini par s'éteindre soudainement, les bûches encore crépitantes fumaient noir, l'un des nains qui montait la garde leva son nez vers les cieux, sa main gantée s'empara de sa hallebarde, mais rien ne se passa, une longue attente commença.
La proie avait-elle échanger son poste avec le chasseur ? Les éléments se jouaient une fois de plus du groupe ? Toutes ces questions traversaient l'esprit sceptique du montagnard aux aguets.
Une brume engloba bien vite le campement, ainsi qu'un sifflement constant. Le veilleur de nuit chercha du regard la provenance d'un tel sifflement, qu'il trouva avec stupeur, en effet, à ses pieds, la neige fondait à une vitesse alors jamais vue, et une chaleur obscène remplaça le froid de la tombe.
Au moment où l'alerte fût donner, un éclair enflammé jaillit des cieux, masquant la lune, la silhouette était celle d'un dragon de bien cinquante pieds de long, et de bien le double d'envergure. Les flammes draconiques dévorèrent le campement et ses occupants en une fraction de seconde, les occupants courraient dans tous les sens en espérant que les flammes s'éteignent mais tous tombèrent sous l'étreinte pyrotechnique, sauf un, l'héritier Stroganov qui se fit passer pour mort en s’enfouissant dans une motte de neige, de là où il était, il n'entendait que les cris effroyables de ses compagnons qui mourraient dans d'atroces douleurs. Le diabolique drake resta un court moment pour admirer son œuvre, moment qui parut éternité pour l'homme enterré sous la neige. Mais une fois le drake en route pour sa tanière, il sorti de sous le manteau glacial pour découvrir les vestiges flamboyants du campement qui fût le sien, les corps calcinés de ses nouveaux compagnons auprès desquels il vint de réchauffer, et récupérer leurs armes. L'humanité de ce dernier semblait vacillante, il n'était plus animé pas celle-ci, mais par une unique soif de sang, une vengeance, dans les méandres de son esprit, toute les pratiques barbares, sacrificielles, de torture y passaient, imaginant le drake passer d'atelier de torture en atelier de torture pour l'éternité, un purgatoire enfermé dans crâne. A partir de ce moment, les vertus de la Lumière qu'on lui avait inculqué plus jeune avaient disparues, cette philosophie n'était plus la sienne, mais celle de l'équilibre, œil pour œil, dent pour dent, mort pour mort, sans oublier les intérêts. Comme si la vie était un banquier qui faisait crédit de diverses actions, moments, sentiments, jusqu'au jour du douloureux remboursement.
Il n'attendit pas une seconde de plus pour se mettre en route, longeant dans l'obscurité la route sinueuse, jusqu'au sommet, c'est au lever du jour qu'il découvra une gueule de monstre taillée dans la roche, la gorge descendant dans les entrailles de la montagne. C'est d'un pas assuré qu'il s'y engagea, hallebarde en main, son sang coulait des pores de sa peau qui n'avait que trop subis les attaques incessantes du givre, cette sensation pourtant douloureuse ne le génait guère, tous les maux qui accablaient son corps meurtris par le froid et la fatigue ne pouvaient pas l'arrêter dans son entreprise macabre, comme si ce n'était pas son corps qui faisait voyager son âme, mais que son âme faisait avancer son corps. . Les boyaux de cette grotte étaient larges, ovales, le plafond recouvert de stalagmites forgés par l'érosion, un torrent d'eau venant des glaciers longeait la parois de droite jusqu'au fond de la cavité, la marche dans cette grotte était pénible, et longue, trop longue, tant qu'il pensait qu'elle fût sans fin.
Un souffle régulier, et chaud résonnait dans l'abîme, remontant le long du corridor rocheux qu'a emprunté Valeïrian, plus prudent, il ralenti la cadence, à pas de loup il poursuivit sa traque jusqu'à arriver dans une immense salle plongée dans une brume vaporeuse émanant d'un millier de cadavres en putréfaction, cette salle était ronde, le plafond en forme de dôme menait vers l'extérieur par une cheminée, une faible lumière éclairait la bête assoupie au-dessus de son garde-manger.
L'animal enfin visible dans son ensemble, un reptile ailé recouvert d'une carapace plus noire que l'obsidienne, des serres acérés au bout de ses quatre pattes musclées, la voilure de ses ailes était arrachée et trouée par endroit, à s'en demander comment une telle masse pouvait s'envoler avec ce handicap.
De ses narines s'échappaient une fumée âcre à l'odeur de souffre, à peine respirée par le dernier survivant du campement que des vertiges l'assaillirent, il plaça sa main gantée devant sa bouche et son nez en guide de protection face à ce gaz nocif. Silencieusement, Valeïrian s'approcha de la créature roupillant, jusqu'à même l'escalader pour grimper sur son dos, Morphée gardait précieusement la bête dans ses bras durant l'ascension du mortel sur son dos.
Il suivi la colonne vertébrale de la créature, se plaçant en bas de sa nuque en observant attentivement ce monstre gigantesque, le regard de l'homme s'illumina d'une haine ardente alors qu'il leva son arme comme un exécuteur muni de sa hache, prêt à fendre l'air puis la nuque du condamné.
Le temps se suspendit, un homme prêt à abattre son arme tel le bourreau sur le dragon inconscient de la menace qui plane sur son être, au milieu d'une sombre grotte au fin fond de la montagne la plus haute de la chaîne alterane, et alors le temps reprit son cours, c'est sans annoncer les accusations que l'arme du bourreau perça la carapace du condamné pour se loger dans la colonne vertébrale. Un cri arraché, des flammes jaillirent de la gueule du dragon, mais seule sa gueule pouvait bouger, le reste de son corps, contre son gré, était figé, mort. Tyrannique fût le bourreau, son rire dément immergea la grande salle de ses échos funestes, il descendit d'un saut de la créature clouée au sol par son propre corps. Il tournait autour de la tête du dragon qui tentait vainement de cracher une dernière flamme, mais l'heure de régler les comptes avait sonné, c'est en annonçant chaque accusation que Valeïrian Stroganov se chargea des sanctions :
« Pour les flammes qui ont léchés ma ferme, mon visage, et mes compagnons. »
Et alors le bourreau arracha les dents du monstre une par une avec larme courbée, jusqu'à achever la manœuvre avec la langue fourchue du démon.
« Pour ton sadisme, et ta persévérance à semer morts et carnages dans ton sillage. »
Après avoir citer ces mots, il arracha chaque écaille de la gueule du drake, une par une, celui-ci alimenta de nombreux cris de douleur, condamné à souffrir sans pouvoir agir, prisonnier de son enveloppe charnelle.
« Pour tous ces regards que tu as posé sur nous pauvres mortels, et pour avoir condamner mon œil. »
Il n'en fallut pas davantage pour que le bourreau creva l'oeil droit de la bête dans un élan de rage, et arracher le second avec méthode, comme pour jauger quel manière offre le plus de douleur, toute information est bonne à prendre sans doute .Et dans ce sens, cette macabre séance s'en suivit toute la journée durant, au gré de la hargne du tortionnaire, au gré de cette passion naissance pour la torture, jusqu'à ce que le dernier soupir du dragon soit relâché. Enfin, l'héritier des Stroganov pouvait retrouver sa propriété, sa famille, un avenir sans drake, mais surtout, offrir un héritage qui n'a pas de valeur d'or, ni de terre, non, un héritage véritable, un héritage de sang.
«La vengeance est la seule vraie vertu de ce monde, nous récoltons ce que nous semons, nous recevons ce que nous donnons, nous payons ce que nous devons, et c'est à la volonté du temps de déterminer les intérêts. »
Dernière édition par Athéron Slekhter le Sam 14 Sep - 9:00, édité 3 fois
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